SUPERDEMOCRATIE - Le Sénat des Choses


Avec l’exposition SUPERDEMOCRATIE, trois institutions culturelles nouent un dialogue, en octobre prochain, avec le Sénat belge. BOZAR à Bruxelles, le BPS22 à Charleroi et le M HKA à Anvers ajoutent une dimension culturelle aux questionnements actuels du Sénat.

1.10.2017 - 31.10.2017

Anne-Mie Van Kerckhoven / AMVK

(c)image: M HKA
Installation , 415. 5 x 100 x 0.5 cm (2 x (150 x 100 cm), 1 x (115.5 x 100 cm))
digital print on plexi

Le M HKA a demandé à l’artiste anversoise Anne-Mie Van Kerckhoven (°1951) de donner un contenu artistique à la désormais incontournable paroi en plexiglas installée à l’accueil. Le résultat offre une présence subtile, sensible, à la fois délivrée de la froideur clinique avec laquelle de tels panneaux en plexiglas se sont récemment insinués dans notre société, tout en laissant ce plexiglas être présent.

Cette intervention artistique est le fruit d’une question qui taraude Van Kerckhoven depuis des années : la question de la forme de la perfection. Le carré est souvent considéré comme un « idéal », précisément en raison de ses dimensions égales. Cela vaut aussi pour la sphère, qui fait référence au soleil, à la Terre, à la lune, etc., mais qui renvoie aussi aux bonnes énergies sphériques qui émergent sur des photographies, argentiques ou numériques, et qu’on appelle « orbes (1) ».

Partant de sa question sur le rapport entre le carré et le cercle, Van Kerckhoven a commencé à transformer des motifs carrés énigmatiques en cercles. Quelquefois seulement, ce processus a donné lieu à une nouvelle image significative pour l’artiste, comme cette fois-ci. À l’accueil du M HKA, trois exemplaires flottent dans l’espace.

À gauche, la révision d’un plan utopique de Jérusalem (1801) par Richard Brothers dans un ouvrage sur l’alchimie et la mystique.

Au milieu, le Cygne n° 23 (1915), par Hilma Af Klint dans le catalogue Okkultismus und Avantgarde: von Munch bis Mondrian, 1900-1915, Schirn Kunsthalle Frankfurt/Édition Tertium, 1995.

 

À droite, d’après une expérience optique dans La bionique de Lucien Gérardin, Hachette, coll. L’univers des connaissances, 1968. L’artiste a donné pour l’occasion la même couleur à cette représentation que celle de l’œuvre de Marlow Moss en toile de fond.

Ces trois images puissantes, flottantes, mais autonomes évoquent la possibilité d’un sens fondamental, le changement et la relation entre la biologie et le système : « Les distances entre les trois sphères elles-mêmes et entre les sphères et les bords des surfaces sont parfaitement coordonnées. Un œil exercé le voit, un œil qui n’est pas exercé le ressent. Et cela procure de la tranquillité. » – AMVK

L’œuvre, réalisée à la demande du M HKA, a entre-temps intégré la collection permanente du musée.

 


(1) En photographie, les orbes sont un phénomène optique de réflexion des rayons du flash sur une particule (poussière, gouttelette, etc.) passant devant l’objectif et apparaissant parfois sur les photos, non comme un point, mais comme un rond, une tache blanche ou blanchâtre, souvent transparente, de taille variable. Le phénomène a lieu aussi bien sur des photos argentiques que numériques. (source Wikipédia)