SUPERDEMOCRATIE

Vers le début du siècle, la figure de Vlaamse Black fait son apparition dans l’œuvre de Angel Vergara. L’artiste se met régulièrement dans la peau de ce personnage qui combine tous les stéréotypes d’un homme noir: allant de la peau noire et grosses lèvres jusqu’à la tenue de jogging avec capuchon et chaussures de sport. Vlaamse Black apparait la plupart du temps aux ouvertures d’évènements culturels et y distribue des dépliants ou donne des discours à un publique à majorité blanc. Sa présence est fascinante, mais en même temps provoque de l’indignation, de la peur, voire de la colère.

Avant tout Vlaamse Black est une caricature évidente politique. Son comportement, à première vue soumis,  peut facilement être vu comme une forme de protestation. Avec sa propre attitude hypocrite, la figure confronte de cette façon le publique vis-à-vis de la société multiculturelle. Quand Vlaamse Black prend la parole, il  bredouille et est difficilement compréhensible.  Comme si la possibilité de produire langue et sens lui avait été enlevée. En déviant explicitement de la norme, l’œuvre crée confusion et aliénation.

En forme moulée, Vlaamse Black (vogelvrij) réfère aussi à l’ancienne tradition de la sculpture peinte, qui sort sa force d’expression et son contenu politique potentiel de la tension entre miroiter et déformer, entre Némésis et expression. Vlaamse Black (vogelvrij) représente en même temps le thème d’être différent soi-même et la projection des identités oui ou non stéréotypes sur nous-même ou un autre. On retrouve également la double signification du mot libre comme un oiseau dans l’effet conjugué de légèreté et gravité dans l’œuvre. Peut-être Vlaamse Black veut-il nous libérer des structures sociales et institutionnelles qui maitrisent la vie.