SUPERDEMOCRATIE

Dans le courant des années 1980, Guy Mees a réalisé une série d'installations de plinthes dans sa propre maison et dans des espaces d'exposition. Parfois, il se charge de la coloration des plinthes dans les pièces lui-même, d'autres fois il colore à la craie les plinthes de photos de pièces en noir et blanc. Comme un peintre en bâtiment, il peint en bas du mur comme une limite du sol, une bande colorée qui souligne le volume en forme de boîte de la pièce. Les installations de plinthes cadrent avec l'étude de l'artiste sur la notion 'd'espace'. En peignant les plinthes, Guy Mees veut casser les frontières de la peinture et de la sculpture et créer une symbiose avec l'architecture et les situations de la vie. Un élément utilitaire et décoratif devient un support d'un bâtiment. Avec les plinthes peintes, il met l'accent sur l'architecture, la construction de l'espace. La plinthe colorée relève la pièce : soudain, elle devient visible d'une autre manière, elle surgit différemment au regard du spectateur.

Sur la base de cette action très simple, le spectateur prend conscience des limites de l'espace et en même temps, il est séduit par un jeu de lignes droites où la couleur jour un rôle très esthétique. L'espace devient pictural. De plus, l'artiste déstabilise l'espace. Du fait de cette intervention, les murs deviennent des volumes structuraux. Le mur devient ici une masse lourde qui est rappelé à sa limite par l'intervention légère et ludique. L'espace peut être observé et compris différemment.