SUPERDEMOCRATIE - Le Sénat des Choses


Avec l’exposition SUPERDEMOCRATIE, trois institutions culturelles nouent un dialogue, en octobre prochain, avec le Sénat belge. BOZAR à Bruxelles, le BPS22 à Charleroi et le M HKA à Anvers ajoutent une dimension culturelle aux questionnements actuels du Sénat.

1.10.2017 - 31.10.2017

Ria Pacquée

©image: Syb'l S.-Pictures
Waiting for my man who lost the war, 1989
Photographie , 106.5 x 150 cm
colour photograph

Cette photographie est une image d'une performance dans laquelle l’artiste dévoile des passages de la vie de « Madame », un personnage que Ria Pacquée a inventé en 1981 et qu’elle incarnait elle-même. Elle faisait photographier ses faits et gestes et imprimait ensuite les images sur toile. Dans ses premières performances, Madame était une femme pitoyable, accro à la télévision, au sherry et au valium, cloîtrée chez elle. La photographie de Madame dans un intérieur décrépit, jonché de bouteilles de bière vides caractérise cette période.

Au fil des années, Madame a cependant évolué en une femme du peuple, solitaire, aux cheveux gris et aux lunettes à la monture épaisse. Dès lors, elle est devenue active hors de chez elle et a pris part à diverses activités. Elle était constamment en quête de quelque chose – quelque chose qui puisse la compléter de l’une ou l’autre manière : un amoureux, un mari ou simplement de la compagnie. Elle souhaitait se fondre dans la masse, mais ne faisait qu’affronter sa solitude de la sorte. Ainsi, dans une échoppe d’un marché quelconque, elle vendait, par exemple, des « souvenirs de l’homme qu’elle a aimé », jouait la dame pipi d’une institution publique ou se faisait photographier avec son chien dans un intérieur de mauvais goût, décoré avec des portraits de chiens.

Les photographies de Madame illustrent le monde d’une femme qui dispose d’un minimum de moyens et de contacts sociaux. L’artiste combine ce faisant le tragique avec une certaine forme d’humour, toutefois sans jamais être blessante. Bien que légèrement humoristiques, ces photographies parlent d’une solitude infinie d’individus qui se donnent la peine de participer de manière satisfaisante à la vie quotidienne.